L’Alliance Slow Money, quelles inspirations pour les acteurs du financement local ?
UTOPIES, dans le cadre de ses travaux et réflexions sur le financement local, accueille à la rentrée 2018 Woody Tasch, fondateur de Slow Money.
Un diner d’échanges est organisé en partenariat avec l’Euro India Business Group, le 4 septembre à Paris.
Un constat de départ
La crise de 2008 a montré la fragilité de notre système. Elle n’était que les prémices d’une véritable mutation économique, financière, sociale, sanitaire et écologique. En effet, l’argent circule trop vite et hors sol. La finance s’est déconnectée de l’économie réelle et le secteur agro-alimentaire contribue au dysfonctionnement de notre économie (utilisation irrationnelle de ressources naturelles limitées, contribution non négligeable à la pollution générale et au changement climatique…)
L’argent lent
Tout comme la slow food incite à renouer avec la cuisine maison et les produits du terroir, le slow money a pour vocation de donner à l’argent le temps de s’investir dans des projets d’économie locale et d’agriculture durable, de fructifier, loin de la logique de retour sur investissement à court terme des marchés financiers, mais en constituant bel et bien un investissement pour le long terme.
Slow Money propose donc de soutenir les acteurs économiques d’un territoire capables de produire et vendre localement de la nourriture saine et écologique en prêtant directement à ces entrepreneurs ou en les aidant à se développer dans leur activité :
- Par une coopération renforcée entre acteurs économiques
- Par un accès facilité au financement pour les petites entreprises locales de nourriture (producteurs, transformateurs ou distributeurs en bio et agro-écologie).
A mi-chemin entre microfinance et « crowdfunding », Slow Money met en relation des petits agriculteurs locaux, en quête d’argent pour acheter un champ ou un tracteur, avec des investisseurs, particuliers ou institutionnels, désireux de réaliser des placements responsables.
Formes de financement et de gouvernance innovants

Plusieurs formes d’investissements sont proposées. Les projets sont examinés par Slow Money, qui décide ensuite – ou non – de permettre de les présenter aux investisseurs. Lesquels peuvent se regrouper, en réseaux locaux ou en clubs d’investissement, afin de constituer une force de frappe financière plus grande pour les PME agricoles d’une région géographique donnée. Aussi, la récente plateforme de crowdfunding « Beetcoin » créée par Slow Money, permet aux épargnants individuels d’investir même de faibles sommes dans des petites entreprises du secteur de la nourriture. 80% de chaque campagne de financement sont prêtés (pour 3 ans et à 0%) à l’entrepreneur recueillant le plus de votes de la communauté des investisseurs. Les deux suivants reçoivent chacun 10% dans les mêmes conditions.