11%. C’est le pourcentage dérisoire des formations qui abordent les enjeux climatiques de manière systématique en tronc commun, d’après l’étude de The Shift Project (2019). À l’heure où l’adaptation aux enjeux climatiques touche tous les secteurs de la société, celui de l’enseignement supérieur et de la recherche semble faire office de mauvais élève. Bien que cette carence affecte toutes les strates de l’éducation, l’enseignement supérieur est le fruit de notre attentionen ce qu’il a la responsabilité de procurer les compétences professionnelles aux futurs actifs et décideurs de demain. Les volontés de changement sont bel et bien exprimées, mais les compétences ne sont encore que trop peu dispensées.

Plusieurs établissements d’enseignement supérieur intègrent à leur manière les Objectifs de Développement Durable établis par l’ONU. Du zéro déchet à l’adoption d’une raison d’être, en passant par des séminaires de sensibilisation, les écoles ont démontré par un spectre varié d’initiatives leur volonté de répondre aux attentes sociales et environnementales de leurs parties prenantes. Les établissements s’adaptent, certes, mais à un rythme trop lent au vu de l’impériosité des problématiques de notre époque. Campus Responsables et ses partenaires, appellent à la généralisation de l’intégration des enjeux de la transition au sein de chaque formation. Notre objectif ? Que 100% des étudiants soient formés à ces enjeux au sein de leur cursus, quels que soient leurs secteurs et leurs spécialisations.

Nous constatons collectivement que l’immense travail d’adaptation et d’actualisation des formations n’est malheureusement pas une priorité. Les établissements sont soumis à une concurrence qui les poussent à focaliser leur attention sur les critères traditionnels d’attractivité,tels que le nombre de connexions à l’international, le prestige du corps enseignant, le salaire moyen des alumni, etc. Ces critères traditionnels sont relayés et renforcés par les classements, dont quelques-uns des plus connus sont ceux de Challenges, du Figaro, de L’Étudiant, et des Échos. La concurrence accrue entre les établissements fait que figurer dans le classement – et en bonne place – est devenu crucial. Ces classements sont une priorité pour les administrations, or c’est là que réside le problème…et la solution.

La capacité de l’école à former les futurs actifs à répondre aux enjeux de demain ne figure pas dans les critères actuels. Il est ainsi nécessaire et urgent que les établissements soient également évalués sur leur capacité à intégrer les défis sociétaux à leurs pratiques et formations. Nous appelons également à une refonte profonde et durable de la méthodologie d’élaboration des classements. Une grande majorité d’entre eux sont élaborés sur la simple déclaration des données par les établissements. Cet exemple illustre l’une des failles qui doivent être corrigées, parallèlement à l’intégration de nouveaux critères de notation pour les établissements.

De l’épine à la rose, notre ambition est de se servir de la contrainte et de la concurrence entre les établissements pour susciter et permettre la transformation du secteur de l’éducation en profondeur.

Pour en savoir plus, nous partager votre avis ou rejoindre le groupe de travail, veuillez contacter Inès Ardant, coordinatrice de l’initiative Campus Responsables : ardant@utopies.com