Les crises multiples traversées ces dernières années ont mis en lumière une réalité longtemps négligée par les décideurs publics comme privés : la dépendance forte et croissante de l’économie française et européenne aux importations et les vulnérabilités qu’elle soulève en termes d’approvisionnement. Souvenons-nous de l’effet de sidération des premiers temps de la crise sanitaire Covid-19 face aux pénuries de produits de santé.
La relance économique qui suit sera, elle aussi, jalonnée d’autres pénuries sur les matériaux et les composants industriels. La guerre en Ukraine a quant à elle remis au centre des débats la dépendance aux importations de combustibles fossiles. Ajoutons en toile de fond les tensions croissantes entre les États-Unis et la Chine pour le leadership économique et technologique qui laissent augurer une forme de découplage économique entre les deux superpuissances.
En Europe comme aux États-Unis, la prise de conscience des menaces inhérentes aux interdépendances économiques mondiales place la quête d’une plus grande souveraineté ou sécurité économique en tête des priorités politiques. Pour preuve, la « stratégie européenne en matière de sécurité économique proposée en 2023 par la Commission européenne porte en particulier sur la résilience des chaînes d’approvisionnement et leur possible instrumentalisation par les États à des fins stratégiques. Confrontées à des tensions croissantes sur leurs approvisionnements, les entreprises réalisent quant à elles que la robustesse des supply chains doit prendre une plus large place dans l’équation de leurs coûts.
Ce contexte a rendu la question de l’identification des vulnérabilités d’approvisionnement particulièrement cruciale, se traduisant par une multiplication d’études sur le sujet aussi bien en France qu’à l’échelle de l’Union européenne. Mobilisant différents types d’indicateurs, portant sur l’ensemble des importations ou sur certains matériaux critiques, produits stratégiques ou filières, se focalisant parfois sur un pays fournisseur particulièrement sensible tel que la Chine, ces études apportent des éclairages précieux pour mieux prendre en compte les questions de résilience économique dans les politiques publiques et les stratégiques de sourcing des entreprises.
Proposant un panorama de ces travaux, cette note éclaire également leurs limites méthodologiques ainsi que leurs angles morts en matière de prise en compte des risques environnementaux et sociaux dans les chaînes d’approvisionnement.
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