Selon un récent communiqué de Météo-France, l’année 2024 qui s’achève aura été, à Paris et malgré les #couleurs vives ramenées dans la capitale par les Jeux Olympiques de Paris 2024 – Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 , l’année la plus grise depuis 30 ans – avec un déficit d’ensoleillement d’environ 10%.
Dans le flot de cette grisaille, certains tentent quand même de résister : ainsi jean-Charles de Castelbajac a-t-il surpris lors de la réouverture récente de #NotreDamedeParis avec ses 2000 vêtements liturgiques aux couleurs primaires éclatantes, inspirées de la vexillologie des drapeaux, de l’héraldique et des vitraux traversés par la lumière.
Tout comme Pedro #Almodovar, dans son très bon et tout nouveau film primé à Venise, « La chambre d’à côté », réussit à faire de la couleur vive un personnage de l’histoire, la travaillant comme un peintre, réussissant à faire des couleurs le splus vivres des couleurs funèbres et élégamment sobres.
Dans un autre registre, Fiat, le constructeur automobile italien, a annoncé il y un an l’arrêt de la production de voitures grises – un geste audacieux visant à renforcer l’identité colorée, italienne et joyeuse de la marque. Cette décision, bien que surprenante, met en lumière un phénomène plus large : la disparition progressive des #couleursvives dans notre environnement quotidien et son impact sur notre santé mentale – dans un contexte où cultiver la joie et l’optimisme relève désormais de l’intérêt général. Le film publicitaire accompagnant cette annonce à l’été 2023 montrait d’ailleurs une Fiat grise plongée dans une cuve de peinture orange, illustrant le passage à une palette plus lumineuse, vibrante et optimiste. Un changement qui s’inscrit aussi dans une volonté de différencier Fiat des autres marques du groupe Stellantis en réaffirmant son lien avec la culture italienne de la « Dolce Vita ».
Cette montée en puissance des couleurs neutres dans le secteur automobile est établie. Une étude annuelle menée depuis 1953 par Axalta , l’un des principaux fournisseurs mondiaux de peintures, sur la popularité des teintes automobiles révèle que les véhicules en blanc, noir, gris et argent représentent aujourd’hui 82 % des voitures en circulation : 34 % des voitures vendues dans le monde en 2022 étaient blanches, suivies par le noir (21 %) et le gris (19 %). En Europe, le gris domine avec 27 % des ventes, ce qui en fait la couleur préférée des consommateurs.
Ce phénomène s’étend bien au-delà de l’automobile. Dans la mode, l’architecture, et la décoration intérieure, les teintes neutres ont pris le dessus. Uneétude anglaise, basée sur l’examen chromatique de 7 000 objets du quotidien issus de la collection du Science Museum, a ainsi montré que la proportion d’objets noirs, gris ou blancs est passée de 15 % en 1800 à 40 % aujourd’hui.
Cette uniformité chromatique influence notre perception de l’environnement et peut avoir, selon les experts, des répercussions sur notre bien-être psychologique. Car historiquement, les couleurs vives ont toujours joué un rôle central dans la culture humaine, symbolisant la vie, la joie, et l’expression personnelle. Dans les années 1950, par exemple, trois quarts des voitures étaient vertes, rouges ou bleues. Aujourd’hui, 75 % sont donc blanches, noires ou grises. Cette transition vers des teintes plus neutres est également visible dans les produits électroniques, la mode, et l’architecture moderne.
Pour Michel Pastourau, grand historien des couleurs (dont le dernier opus « Rose : histoire d’une couleur » vient de paraître aux Éditions du Seuil ), le ton de cette année 2024, « sombre, inquiétante et pas vraiment joyeuse », est en effet résolument le gris. Mais, rappelle-t-il, chaque couleur est ambivalente – de sorte qu’il y a donc un bon et un mauvais gris au fil de l’histoire. Si l’on pense ainsi au mauvais gris, c’est plutôt la vieillesse et la tristesse ou la grise mine qui sont mises en avant. Mais inversement, il peut aussi y avoir un bon gris. À la fin du Moyen Âge par exemple, Pastoureau rappelle que le gris passe pour être le contraire du noir qui évoque le chagrin et le désespoir. En ce sens, « le gris devient couleur d’espoir pendant un siècle et demi à peu près », souligne-t-il. On parle ainsi du « gris de l’espérance » : c’est une belle couleur qui est à la mode en Europe occidentale notamment dans le vêtement au XVème siècle et dans la première moitié du XVIème siècle. Et si en cette fin d’année, notre humeur est en berne en raison du gris du ciel, qui est aussi celui de l’administration, de la fadeur et de la tristesse peut-être, sachons nous rappeler qu’il y a aussi le gris de l’intelligence, celui des « petites cellules grises » … et le gris de la technologie. Le paradoxe étant que d’un point de vue marketing, s’amuse Pastourau, un ordinateur gris marchera toujours mieux qu’un ordinateur rouge, même si c’est le même modèle (seul Apple a réussi, avec la fameuse gamme des iMac lancée en 1998, à bâtir un succès commercial informatique disruptif et mémorable avec des couleurs acidulées – voir plus bas).
Pour autant dans ses ouvrages, où il décortique l’histoire des couleurs, du rouge au bleu en passant par le jaune, le vert ou le rose, Pastoureau établit que la couleur ne se limite pas à un attribut, une matière ou une lumière : c’est aussi un fait culturel, un concept, une idée… Il regrette d’autant plus la disparition des couleurs dans notre quotidien, reflétant une tendance sociétale vers le conformisme et la rationalisation. Il montre en particulier comment les couleurs vives, autrefois synonymes de richesse et de prestige, ont été progressivement marginalisées au profit de tons neutres et sobres, surtout à partir du XIXe siècle. A l’en croire, les villes grises de la Révolution industrielle et les vêtements fonctionnels des classes populaire ont érigé la sobriété en norme, reléguant les couleurs éclatantes à une forme de mauvais goût criard. Mais cette évolution est un appauvrissement esthétique et émotionnel. Car la couleur, explique-t-il, est un langage universel, une source de joie et un puissant levier pour structurer nos perceptions et nos émotions. À une époque où nos environnements urbains et nos objets quotidiens tendent vers la neutralité, réintroduire des palettes colorées pourrait être un acte culturel et politique fort, pour enrichir nos vies mais aussi renforcer notre créativité et notre bien-être. Pastoureau plaide donc pour une réhabilitation des couleurs vives dans les environnements bâtis, les vêtements et les objets de tous les jours – non seulement par nostalgie esthétique, mais parce qu’elles incarnent une vision du monde plus vibrante et mieux connectée aux émotions humaines.
De fait, les couleurs ne sont pas uniquement visuelles : elles influenceraient également nos émotions, nos comportements, notre humeur et même notre santé mentale. Des études psychologiques montrent ainsi que les couleurs vives peuvent stimuler des sentiments de bonheur, de créativité et d’énergie, tandis que les arts et le langage populaire associent davantage les teintes neutres ou sombres à des sentiments de tristesse, de dépression et d’apathie. D’autres études ont d’ailleurs montré que la dépression affecte la manière dont la rétine perçoit les couleurs, les rendant plus grisâtres et moins contrastées.
La couleur peut influencer notre perception de l’espace et du temps, affecter notre appétit, et même moduler notre niveau de stress. Ainsi les couleurs vives comme le rouge ou le jaune sont associées à des émotions positives, comme l’énergie, la joie et l’optimisme. Elles stimuleraient la production de dopamine, l’hormone du plaisir. Tandis que les teintes plus froides comme le bleu ou le vert, souvent présentes dans la nature, favorisent la relaxation, réduisent le stress et stabilisent l’humeur. Une étude de l’Université de Sussex pour GF Smith a montré que l’exposition au bleu réduit l’activité de l’amygdale, une région du cerveau associée au stress et à la peur (raison pour laquelle sans doute les compagnies ferroviaires japonaises ont équipé de lampes bleues leurs quais, entraînant une baisse des taux de suicides de 84% chez les usagers – voir la photo ci-dessous). Quant au vert, souvent associé à la nature, aiderait à restaurer l’attention après des activités intellectuelles intenses, selon les recherches sur la théorie de la restauration de l’attention, développée par Rachel et Stephen Kaplan.
Autrement dit : une couleur est plus qu’une couleur, c’est une vibration, une énergie, une vision du monde…. Eric Brun Sanglard, ex-publicitaire devenu designer et architecte d’intérieur après avoir perdu la vue, affirmait ainsi avec provocation qu’il fallait « fermer les yeux pour voir » et revendiquait son handicap comme un outil pour percevoir autrement les matériaux, la force de la lumière dans une maison ou, justement, l’énergie et la vibration des couleurs qu’il disait ressentir en passant ses mains sur un nuancier Pantone. Ce que confirme Michel Pastouteau en faisant référence à de nombreux travaux sur les rapports que les non-voyants entretiennent avec la couleur – montrant notamment « qu’un non-voyant de naissance possède à l’âge adulte la même culture des couleurs qu’un voyant ».
Dans les environnements urbains, on l’a dit, l’utilisation de couleurs vives peut améliorer le moral des habitants et favoriser un sentiment de communauté. Des initiatives comme le projet Favela Painting des artistes hollandais Jeroen Koolhaas Jeroen Koolhaas et Dre Urhahn (connus sous le nom de Haas&Hahn) au Brésil, où des quartiers entiers ont été peints à partir de 2005 de manière collaborative avec les habitants et recouverts de couleurs vives (photo ci-dessous), ont montré des résultats positifs sur l’humeur des résidents et l’attractivité des quartiers (le projet a donné lieu à une fondation, United Painting, pour piloter son déploiement dans le monde).
En Albanie, la ville de Tirana a également bénéficié de la transformation colorée initiée par l’artiste et maire Edi Rama (désormais premier Ministre du pays), qui a redonné vie à la ville pendant ses trois mandats (de 2000 à 2011) en introduisant des couleurs éclatantes sur ses façades dans un grand projet de rénovation de l’espace urbain. Pour lui, ces couleurs chatoyantes, qui effaçaient brusquement le passé douloureux et les vestiges de la dictature, transformaient « une ville où la fatalité vous condamne à vivre, en une ville où vous choisissez de vivre ». Ces exemples illustrent comment la couleur peut transformer non seulement l’apparence d’un lieu, mais aussi l’expérience de ceux qui y vivent.
Dans le même esprit, les espaces ludiques et sportifs qui fleurissent en ville ont également recours au pouvoir de la couleur, à l’instar du Court Duperré installé par Nike en partenariat avec la Mairie du 9e arrondissement de Paris (notamment étudié dans notre rapport sur le Brand Urbanism, publié avec le soutien de JCDecaux en 2019). Comme l’explique l’aménageur spécialisé Playgones, la couleur joue un rôle essentiel dans le design actif de ces espaces, offrant de multiples bienfaits. Elle stimule visuellement et motive les usagers grâce à des teintes vives, favorisant l’enthousiasme et l’activité physique. Elle améliore l’orientation en différenciant les zones, comme les aires de jeux ou les pistes sportives. Elle crée également des ambiances adaptées : teintes apaisantes pour la détente et couleurs dynamiques pour des activités plus énergiques. En outre, les contrastes renforcent la sécurité en signalant les limites et équipements, tout en facilitant l’accessibilité pour les personnes ayant des besoins spécifiques. Et enfin, les couleurs contribuent à l’identité visuelle d’un lieu, renforçant le sentiment d’appartenance. Plus qu’esthétique, la couleur s’avère donc aussi un langage visuel clé pour encourager un mode de vie actif et sain.
Sur ce même sujet du design, les couleurs vives, longtemps reléguées au second plan par des tendances minimalistes et monochromes, font un retour en force dans les industries culturelles et créatives. Ce renouveau s’inscrit dans une quête de réenchantement et d’énergie positive, incarnée par des designers et artistes d’hier et d’aujourd’hui.
Dans le domaine de la mode, André Courrèges (dont la mère ne s’habillait, dit-on, qu’en noir) a été l’un des pionniers de l’utilisation des couleurs audacieuses dans les années 1960. Avec ses créations futuristeset ses teintes éclatantes comme l’orange, le jaune ou le rose vif, il a transformé les vêtements en manifestes de modernité et de joie, ouvrant la voie à une approche libératrice de la mode, où la couleur devenait un outil d’affirmation personnelle et de rupture avec le conformisme.
Plus récemment, cette tradition est reprise et modernisée par des créateurs comme Christian Lacroix, jean-Charles de Castelbajac ou Mira Mikati, dont les collections regorgent de motifs ludiques et de palettes éclatantes inspirées de l’art et de la culture pop (photo ci-dessous). Pour Mira Mikati, la couleur est plus qu’un simple choix esthétique : c’est un moyen d’expression personnelle et de transmission de bonheur. En intégrant des couleurs vives dans ses créations, elle offre une alternative rafraîchissante à la mode monochrome et prouve que la couleur peut être un puissant vecteur d’énergie positive, en contraste avec la sobriété souvent associée à la haute couture.
Une perspective qui était aussi celle d’Iris Apfel, entrepreneuse américaine, architecte d’intérieur et icône de la mode, décédée cette année à 102 ans, dont les tenues très colorées accompagnaient à ravir la pensée iconoclaste de celle qui disait d’ailleurs « quand on ne s’habille pas comme tout le monde, on n’a pas besoin de penser comme tout le monde ». Autrement dit : la couleur est aussi un puissant moyen pour les individus de se reconnecter avec leur individualité et d’explorer de nouvelles façons d’interagir avec le monde qui les entoure. Une approche que ne renieraient pas, sans doute, feu la Reine d’Angleterre ou Roselyne Bachelot – dont les tenues colorées ont fait la réputation…
Dans d’autres domaines, les couleurs vives se sont également imposées comme des symboles d’innovation et de créativité. Le designer danois Verner Panton, figure emblématique du design d’intérieur des années 1960 et 1970, a utilisé des teintes saturées dans ses créations, redéfinissant les espaces domestiques comme des lieux de vitalité et de plaisir sensoriel (voir ci-dessous ses aménagements de la Spiegel Publishing Co House à Hambourg en 1969).
Aujourd’hui, des designers contemporains comme India Mahdavi poursuivent cet héritage avec des pièces et des espaces qui célèbrent la richesse des palettes colorées, qu’il s’agisse de mobilier ou de design d’intérieur – comme l’illustre la photo ci-dessous de mobilier conçu pour Ralph Pucci à New-York.
Autrement dit : qu’il s’agisse de mode, de design ou d’architecture, cette résurgence des couleurs procède le plus souvent d’une aspiration à reconnecter les objets et les environnements à une énergie profondément humaine, avec une esthétique joyeuse et émotionnelle.
Au-delà des domaines de la mode et du design, les entreprises sont aussi de plus en plus nombreuses à s’emparer, comme Fiat, du pouvoir de la couleur.
Sans surprise, les plus actives sur ce front sont les marchands de couleur, comme la marque de peinture Dulux. Ainsi en 2006, AkzoNobel, propriétaire de Dulux, fait face à un paradoxe : la marque performe admirablement sur certains marchés tout en peinant sur d’autres. Cette disparité pousse l’entreprise à explorer en profondeur le rôle de la peinture dans la vie des gens et à mieux comprendre les motivations de ses clients. En 2008, une vaste étude menée sur 27 marchés révèle une évidence universelle : les couleurs qui nous entourent influencent directement nos émotions et notre bien-être. C’est ainsi que Dulux redéfinit sa mission, passant de la vente de peinture à une promesse bien plus ambitieuse : apporter de l’optimisme en pots.
Cette transformation narrative prend vie avec la campagne mondiale « Let’s Color », qui mobilise des volontaires, y compris 80 % des employés de la marque, pour repeindre des quartiers défavorisés. La peinture offerte par Dulux ne redonne pas seulement des couleurs aux murs, elle revitalise des communautés entières. Au Brésil, par exemple, l’initiative génère une couverture médiatique estimée à 1,5 million d’euros et fait grimper la part de marché de Coral, la marque locale, de 3 points en 2009.
En 2010, Dulux déploie ces initiatives à l’échelle mondiale, en intégrant également des programmes communautaires et des formations pour sensibiliser ses équipes au pouvoir de la couleur. Les résultats parlent d’eux-mêmes : sur des marchés en déclin global (-6 % entre 2007 et 2009), Dulux enregistre des gains de parts de marché dans ses dix principaux pays, dont la France, le Royaume-Uni, le Brésil et l’Indonésie. En Chine, où le concept de DIY était quasi-inexistant, des campagnes comme « Colour My City » et « Colour My Home » doublent la pénétration de la marque et font bondir les ventes de 300 %.
Une campagne qui finalement montre comment une marque peut se réinventer en plaçant au cœur de sa stratégie un récit fort sur l’impact émotionnel et sociétal des couleurs dans nos vies.
Parfois d’autres marques, non nécessairement associées à la couleur, dont également ce choix. L’exemple le plus ancien et sans doute le plus célèbre est celui de Apple : en 1998, la marque est au bord de la faillite. Steve Jobs, revenu aux commandes après avoir été évincé quelques années plus tôt, comprend que pour sauver Apple, il faut la réinventer totalement. Lors du lancement de l’iMac G3, Jobs prend une décision audacieuse : abandonner les designs austères et monochromes des ordinateurs traditionnels au profit d’un design coloré et translucide. Les premiers iMac sont proposés dans un bleu vif, bientôt suivi de teintes comme le vert, le rouge et le violet.
Ce choix, inédit dans l’industrie technologique, révolutionne la perception des ordinateurs personnels. Jobs explique que les couleurs visent à insuffler de la joie et de l’émotion dans un objet qui était jusque-là perçu comme purement fonctionnel. « Les iMac sont les machines les plus cool que nous ayons jamais conçues », dira-t-il lors de leur présentation. Cette stratégie transforme non seulement Apple en une marque incontournable mais relance aussi ses finances : les iMac G3 deviennent un succès commercial phénoménal, redéfinissant la catégorie des ordinateurs domestiques et ouvrant la voie à une nouvelle ère de design produit.
Loin d’utiliser la couleur comme un simple attribut décoratif, les marques qui font ce pari démontrent que les couleurs sont un langage universel qui stimulent les émotions, influencent les comportements, et redéfinissent la manière dont nous interagissons avec les objets, les espaces et le monde. Les exemples se trouvent dans tous les domaines, et pas uniquement dans les produits pour enfants (voir par exemple la richesse des couleurs utilisées par the LEGO Group). Ainsi Piaggio Group a-t-elle créé en 2020 une édition limitée de son scooter #VespaPrimavera avec l’étoile montante de la mode Sean Wotherspoon, fan de vintage connu pour son modèle de Nike Air Max 97 devenu mythique : le résultat est un scooter multicolore, joyeux et créatif, qui redéfinit l’image d’un produit souvent perçu comme utilitaire, en accord avec l’identité iconique (et italienne) de la marque. De même, Bodum a collaboré en 2024 avec le The Museum of Modern Art pour lancer une collection de mugs et cafetières aux couleurs vives et éclatantes : la série, appelée #BistroPopUp, entend réintroduire des nuances ludiques et joyeuses dans les rituels quotidiens comme le café, démontrant que les objets fonctionnels peuvent également procurer des émotions positives.
Ces exemples (ainsi que ceux de marques comme Smeg Group sur l’électroménager ou Tolix Steel Design sur le mobilier) rappellent que, dans un monde souvent gris et fonctionnel, oser les couleurs vives n’est pas seulement esthétique, c’est un acte d’optimisme et un formidable outil pour se connecter émotionnellement avec ses publics, tout en offrant une bouffée d’air frais dans un quotidien parfois trop terne.
A contre-courant des tendances actuelles, dans un monde où les teintes neutres prédominent, réintroduire la couleur s’impose donc comme une opportunité de revitaliser notre quotidien, de stimuler notre créativité, et de renforcer notre bien-être. Car les couleurs ne sont pas simplement décoratives ; elles jouent un rôle clé dans notre bien-être psychologique et culturel. En combinant les apports scientifiques quant à leur impact sur la santé mentale et les analyses historiques de Michel Pastoureau, le plaidoyer est clair : les couleurs vives apportent de l’énergie, de l’émotion et une véritable respiration dans un monde souvent terne et fonctionnel. Et contribuent à nous reconnecter avec une joie instinctive et universelle… dont nous avons particulièrement besoin pour avancer avec confiance dans cette nouvelle année !