mars 2024

10 ans de certifications B Corp : quels enseignement clés ?

mars 2024

10 ans de certifications B Corp : quels enseignement clés ?

Note de Position
Numéro
mars 2024

En cette année des 30 ans d’Utopies, nous fêtons aussi les 10 ans de B Corp en France, et les 10 ans de notre certification – puisqu’UTOPIES fut la première entreprise certifiée dans l’hexagone, avant d’y porter le lancement du mouvement pendant 5 ans en tant que country partner de B Lab. Dix ans et bientôt 4 certifications au total pour nous (la dernière est en cours d’audit) ! Ce qui me donne l’occasion de revenir sur quelques enseignements clés sur la transition des entreprises, que nous avons glanés tout au long de notre aventure B Corp :

1. La transition écologique doit dépasser la pensée binaire pour rassembler plus qu’elle ne divise, à l’heure des clivages entretenus par les réseaux sociaux. Ce n’est pas la moindre qualité de B Corp que de réconcilier ce qu’on oppose en général : le but lucratif et l’intérêt collectif, le gratuit et le payant, ce qu’on veut faire croître (l’impact, la justice sociale, etc.) et ce qu’on doit faire décroître (les émissions de CO2, les déchets, etc.) Une qualité qui se retrouve aussi dans les ponts construits avec le 1% for the Planet, avec les ODD, avec le Donut de Kate Raworth, avec la Société à Mission… ou demain avec d’autres standards et réglementations, via la notion d’interopérabilité du nouveau BIA.

2. L’enjeu n’est pas d’atteindre la perfection, mais bien de garder le cap, avec un engagement de progrès continu (que B Lab s’applique à soi-même via l’évolution de ses standards), une mesure précise de la performance et une exigence de transparence… sans oublier la temporalité entre deux certifications qui laisse aux entrepreneurs le temps de travailler très concrètement à faire progresser leurs pratiques.

3. Le diable est dans les détails et chaque action compte, puisque c’est l’accumulation des points et des pratiques exemplaires qui conduit à la transformation de l’entreprise et de sa culture. Cette exigence de cohérence n’empêche pas le sens des priorités : ainsi, les thématiques principales d’impact des futurs standards sont autant de points d’acupuncture pour basculer vers une autre économie, plus inclusive, équitable et régénérative.

4. L’action est le meilleur antidote à l’éco-anxiété, et le secret, c’est de s’y mettre : cette dimension à la fois entrepreneuriale et très pragmatique est inscrite au cœur de la vision partagée par les B Corp.  Ainsi le fondateur de Patagonia explique qu’il importe peu qu’on soit optimiste ou pessimiste, pourvu qu’on agisse…

5. Le lien aux territoires et au local est déterminant pour « faire atterrir » les solutions et les stratégies de développement durable. C’est un signe puissant à cet égard que B Corp ait été lancé en 2007 à la conférence annuelle du mouvement BALLE – Business Alliance for Living Local Economies, dont nous sommes historiquement proches chez UTOPIES.

6. « Ne doutez jamais qu’un petit groupe de gens conscients et engagés puisse changer le monde », comme l’écrivait Margaret Mead : avec 8500 entreprises engagées dans 96 pays, la part d’influence des B Corp est indéniablement plus grande que leurs parts de marché, mais elles forment (avec d’autres mouvements) une minorité active bientôt capable d’entraîner la majorité silencieuse, si le point de bascule se situe autour de 10% d’une population…

7. Agir au cœur du système, sur le modèle économique qui structure le fonctionnement-même de l’entreprise : c’est toute la puissance des IBM (Impact Business Models) dans B Corp. La compréhension de ce volet-clef est d’ailleurs au cœur du programme IBMseries que nous avons lancé en 2022, avec B Lab France.

8. Tout seul, on va plus vite, mais ensemble, on va plus loin : pour changer le monde, l’écosystème des personnes et organisations dont on s’entoure est déterminant. Ainsi UTOPIES a été amenée à B Corp par son écosystème (les fondateurs de Patagonia et Give Something Back) puis y a entraîné son écosystème (à commencer par ses clients historiques comme Nature & découvertes ou Expanscience, Cojean, …).

Finalement, pour synthétiser ce qu’apporte B Corp au monde des entreprises, je pense à cette citation d’Eduardo Galeano sur l’utopie : « L’utopie est à l’horizon. Je fais deux pas en avant, elle s’éloigne de deux pas. Je fais dix pas de plus, elle s’éloigne de dix pas. Aussi loin que je puisse marcher, je ne l’atteindrai jamais. À quoi sert l’utopie ? À cela : elle sert à avancer. »

Sans aucun doute, si je regarde l’évolution du score d’UTOPIES (de 105,8 à 122,3 et j’espère autour de 150 bientôt), je me dis que B Corp est précisément comme l’utopie et sert à avancer.

Elisabeth Laville

En cette année des 30 ans d’Utopies, nous fêtons aussi les 10 ans de B Corp en France, et les 10 ans de notre certification – puisqu’UTOPIES fut la première entreprise certifiée dans l’hexagone, avant d’y porter le lancement du mouvement pendant 5 ans en tant que country partner de B Lab. Dix ans et bientôt 4 certifications au total pour nous (la dernière est en cours d’audit) ! Ce qui me donne l’occasion de revenir sur quelques enseignements clés sur la transition des entreprises, que nous avons glanés tout au long de notre aventure B Corp :

1. La transition écologique doit dépasser la pensée binaire pour rassembler plus qu’elle ne divise, à l’heure des clivages entretenus par les réseaux sociaux. Ce n’est pas la moindre qualité de B Corp que de réconcilier ce qu’on oppose en général : le but lucratif et l’intérêt collectif, le gratuit et le payant, ce qu’on veut faire croître (l’impact, la justice sociale, etc.) et ce qu’on doit faire décroître (les émissions de CO2, les déchets, etc.) Une qualité qui se retrouve aussi dans les ponts construits avec le 1% for the Planet, avec les ODD, avec le Donut de Kate Raworth, avec la Société à Mission… ou demain avec d’autres standards et réglementations, via la notion d’interopérabilité du nouveau BIA.

2. L’enjeu n’est pas d’atteindre la perfection, mais bien de garder le cap, avec un engagement de progrès continu (que B Lab s’applique à soi-même via l’évolution de ses standards), une mesure précise de la performance et une exigence de transparence… sans oublier la temporalité entre deux certifications qui laisse aux entrepreneurs le temps de travailler très concrètement à faire progresser leurs pratiques.

3. Le diable est dans les détails et chaque action compte, puisque c’est l’accumulation des points et des pratiques exemplaires qui conduit à la transformation de l’entreprise et de sa culture. Cette exigence de cohérence n’empêche pas le sens des priorités : ainsi, les thématiques principales d’impact des futurs standards sont autant de points d’acupuncture pour basculer vers une autre économie, plus inclusive, équitable et régénérative.

4. L’action est le meilleur antidote à l’éco-anxiété, et le secret, c’est de s’y mettre : cette dimension à la fois entrepreneuriale et très pragmatique est inscrite au cœur de la vision partagée par les B Corp.  Ainsi le fondateur de Patagonia explique qu’il importe peu qu’on soit optimiste ou pessimiste, pourvu qu’on agisse…

5. Le lien aux territoires et au local est déterminant pour « faire atterrir » les solutions et les stratégies de développement durable. C’est un signe puissant à cet égard que B Corp ait été lancé en 2007 à la conférence annuelle du mouvement BALLE – Business Alliance for Living Local Economies, dont nous sommes historiquement proches chez UTOPIES.

6. « Ne doutez jamais qu’un petit groupe de gens conscients et engagés puisse changer le monde », comme l’écrivait Margaret Mead : avec 8500 entreprises engagées dans 96 pays, la part d’influence des B Corp est indéniablement plus grande que leurs parts de marché, mais elles forment (avec d’autres mouvements) une minorité active bientôt capable d’entraîner la majorité silencieuse, si le point de bascule se situe autour de 10% d’une population…

7. Agir au cœur du système, sur le modèle économique qui structure le fonctionnement-même de l’entreprise : c’est toute la puissance des IBM (Impact Business Models) dans B Corp. La compréhension de ce volet-clef est d’ailleurs au cœur du programme IBMseries que nous avons lancé en 2022, avec B Lab France.

8. Tout seul, on va plus vite, mais ensemble, on va plus loin : pour changer le monde, l’écosystème des personnes et organisations dont on s’entoure est déterminant. Ainsi UTOPIES a été amenée à B Corp par son écosystème (les fondateurs de Patagonia et Give Something Back) puis y a entraîné son écosystème (à commencer par ses clients historiques comme Nature & découvertes ou Expanscience, Cojean, …).

Finalement, pour synthétiser ce qu’apporte B Corp au monde des entreprises, je pense à cette citation d’Eduardo Galeano sur l’utopie : « L’utopie est à l’horizon. Je fais deux pas en avant, elle s’éloigne de deux pas. Je fais dix pas de plus, elle s’éloigne de dix pas. Aussi loin que je puisse marcher, je ne l’atteindrai jamais. À quoi sert l’utopie ? À cela : elle sert à avancer. »

Sans aucun doute, si je regarde l’évolution du score d’UTOPIES (de 105,8 à 122,3 et j’espère autour de 150 bientôt), je me dis que B Corp est précisément comme l’utopie et sert à avancer.

Elisabeth Laville

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