La réglementation, c’est ce qui permet de massifier certaines pratiques jusque-là mieux-disantes. En questionnant l’intégration des enjeux de durabilité au modèle économique, à la gouvernance ou à la chaîne de valeur, la CSRD propose un véritable nivellement par le haut. C’est un outil formidable pour faire de la RSE un sujet stratégique et transformatif. Mais sa précision joue contre elle. Par exemple, de nombreux points de données qualitatifs pourraient être indicatifs, afin de guider les entreprises dans la structuration de leur démarche.
La principale consisterait à créer une nouvelle catégorie d’entreprises, de taille intermédiaire, avec un allégement, voire un report des obligations associées. Plus largement, la Commission européenne évoque une réduction de 25% des obligations pour toutes les entreprises. La CS3D, relative au devoir de vigilance, et la taxonomie seront sans doute concernées également. Mais simplification ne doit pas être renoncement. Il faut garder le cap : penser la RSE comme un facteur de résilience et de compétitivité à long terme – sans le réserver aux grandes entreprises.
Le gap analysis et la mise en place du reporting peuvent sans doute attendre la clarification de la réglementation, notamment pour les ETI. En revanche, même si elle devenait facultative pour cette catégorie, l’analyse de double matérialité resterait pertinente par sa dimension stratégique et prospective. De même, sensibiliser le management, structurer une démarche RSE autour de politiques, plans d’actions et objectifs, c’est indépendant du cadre de reporting. Finalement, c’est peut-être l’opportunité de s’interroger sur la plus-value de la CSRD : qu’est-ce que l’entreprise peut y gagner et quels doivent être ses chantiers prioritaires ?